La première défaite de l’Espérance devant Teungueth, la lanterne rouge de la poule «D», a pris de court tout le monde. Elle est tombée comme un cheveu sur la soupe, surtout après le net regain de forme des «Sang et Or».
Teungueth Football Club, dont personne n’a jamais entendu parler avant l’édition actuelle de la Ligue des champions, s’est offert l’Espérance avant-hier, au Sénégal (2-1). C’est une défaite qui défraie la chronique, car l’on s’y attendait le moins, puisque les Sénégalais sont censés être démobilisés parce qu’ils sont déjà éliminés. De plus, l’Espérance était largement favorisée par les pronostics, surtout après ses deux éclatants succès face à Ezzamalek (3-1 et 1-0).
Heureusement que son leadership n’a pas été remis en question grâce à la victoire d’Ezzamalek contre le Mouloudia, à Alger même (2-0). Ce qui a été un autre rebondissement significatif en soi.
Pour ce qui est du faux pas de l’Espérance face au novice représentant du Sénégal (qui est fondé, il y a à peine onze ans), disons tout simplement qu’il reste difficile à digérer. Ce n’est pas parce que ce fut l’œuvre de la lanterne rouge contre le leader de la poule, mais parce que l’irrégularité de l’Espérance est en passe de devenir problématique, pour ne pas dire inquiétante. Surtout que l’on s’approche dare-dare à des choses sérieuses avec les quarts de finale de la compétition.
Aujourd’hui, encore une fois, les problèmes de l’Espérance étaient multiples. Il y a d’abord le rendement en dents de scie des attaquants, qui, après s’être réconciliés avec les buts, ces derniers temps, ont été littéralement inefficaces. Ils ont sombré chez leur adversaire sénégalais qui les a bien muselés.
En effet, les trois avants espérantistes, Hamdou El Houni, Khalid Abdel Basset et William Togui, étaient hors du coup. Ce dernier s’est même permis de louper la cage adverse dans deux situations plus que propices en seconde mi-temps. Pourtant, ce joueur est pétri de qualités techniques et physiques, mais son manque de réussite à la finition risquerait de lui faire perdre sa place de titulaire. De leur côté, El Houni et Abdel-Basset n’ont rien fait pour déverrouiller la bonne défense sénégalaise malgré le soutien constant de Hamdi Nagguez et de l’excellent pivot Mohamed Ali Ben Romdhane. Et une fois de plus, c’est Ben Romdhane qui se chargea d’ouvrir le score en faveur de l’Espérance sur un coup franc magistralement botté à la 28’. Seulement, ce but n’a pas été suffisant pour épargner son équipe et l’empêcher d’essuyer sa première défaite en Ligue des champions depuis plus d’une année d’invincibilité. La dernière défaite de l’Espérance ayant eu lieu au Caire face à Ezzamalek (1-3) le 28 février 2020.
Les bévues à répétition de Ben Mustapha
D’aucuns expliquent ce revers par la canicule qui sévissait (39 degrés) en plus de l’improductivité des attaquants, mais la cause principale est à chercher du côté du gardien Farouk Ben Mustapha.
Et si Togui a, lamentablement, raté deux buts tout faits, Ben Mustapha assume l’entière responsabilité sur les deux buts encaissés par l’Espérance (37’ et 72’). Ses deux erreurs de positionnement ont été payées cash. Sur le premier but survenu sur un centre, il est resté cloué sur la ligne du but sans bouger. Et sur le second, sa sortie hasardeuse dénote un manque terrible de savoir-faire. D’ailleurs, les erreurs à répétition du «premier» gardien de but de l’équipe nationale pose, de nouveau, le problème de ce poste-clé sur la table des responsables «sang et or».
Cette défaite restera en travers de la gorge des supporters, malgré le fait qu’elle est sans incidence sur la qualification aux quarts de finale. Mais une victoire aurait scellé une fois pour toutes le leadership dont le bénéficiaire entre l’Espérance et le Mouloudia ne sera connu qu’au terme de leur duel de l’ultime journée, programmée pour samedi prochain, à Radès.